{"id":1206,"date":"2020-10-15T13:22:36","date_gmt":"2020-10-15T10:22:36","guid":{"rendered":"https:\/\/traduc71.com\/?p=1206"},"modified":"2020-11-25T16:24:28","modified_gmt":"2020-11-25T14:24:28","slug":"il-pleut-il-pleut-bergere","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/traduc71.com\/fr\/il-pleut-il-pleut-bergere\/","title":{"rendered":"Il pleut il pleut berg\u00e8re"},"content":{"rendered":"\n
A partir du septi\u00e8me jour du mois de Hechvan et ce jusqu’au printemps, on ajoute \u00e0 la pri\u00e8re du Chmon\u00e9 Essr\u00e9<\/em> :\u05ea\u05df \u05d8\u05dc \u05d5\u05de\u05d8\u05e8 \u05dc\u05d1\u05e8\u05db\u05d4 (Ten tal ou matar livraha)<\/em>, Donne la ros\u00e9e et la pluie pour le bien. Cette b\u00e9n\u00e9diction, ne devant \u00eatre dite qu’une partie de l’ann\u00e9e, figure en petits caract\u00e8res dans les livres de pri\u00e8res, ce qui a engendr\u00e9 l’expression \u05d0\u05d5\u05ea\u05d9\u05d5\u05ea \u05d8\u05dc \u05d5\u05de\u05d8\u05e8<\/strong> (otiyot tal ou-matar), litt\u00e9ralement : lettres de ros\u00e9e et de pluie, pour qualifier des graphies n\u00e9cessitant des lunettes de lecture\u2026 Par opposition, la une des journaux sera imprim\u00e9e en lettres \u00e9normes dites <\/em>\u05d0\u05d5\u05ea\u05d9\u05d5\u05ea \u05e7\u05d9\u05d3\u05d5\u05e9 \u05dc\u05d1\u05e0\u05d4 <\/strong>(otiyot kidouch levana), expression inspir\u00e9e de la b\u00e9n\u00e9diction de la lune lue \u00e0 la belle \u00e9toile, la nuit, et imprim\u00e9e en gros caract\u00e8res pour en faciliter la lecture. Rappelons aussi les noms particuliers de la premi\u00e8re pluie de l’ann\u00e9e, le \u05d9\u05d5\u05e8\u05d4 (yor\u00e9)<\/em> et de la derni\u00e8re, le \u05de\u05dc\u05e7\u05d5\u05e9 (malkoch)<\/em>. Ce post est tir\u00e9 du livre de Fabienne Bergmann, L\u2019h\u00e9breu parle aux Fran\u00e7ais<\/em>, Editions Lichma, disponible dans les librairies fran\u00e7aises d’Isra\u00ebl, en France et sur le site\u00a0https:\/\/www.lichma.fr<\/a><\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" A partir du septi\u00e8me jour du mois de Hechvan et ce jusqu’au printemps, on ajoute \u00e0 la pri\u00e8re du Chmon\u00e9 Essr\u00e9 :\u05ea\u05df \u05d8\u05dc \u05d5\u05de\u05d8\u05e8 \u05dc\u05d1\u05e8\u05db\u05d4 (Ten tal ou matar livraha), Donne la ros\u00e9e et la pluie pour le bien. Cette b\u00e9n\u00e9diction, ne devant \u00eatre dite qu’une partie de l’ann\u00e9e, figure en petits caract\u00e8res dans les …<\/p>\n
La pluie est certes un bienfait. Mais de quelle pluie parlons-nous ?
D’une petite bruine, \u05d2\u05e9\u05dd \u05d3\u05e7 (gu\u00e9chem dac)<\/em>, d’un \u05d8\u05e4\u05d8\u05d5\u05e3 (tiftouf)<\/em> qui tombe par grosses gouttes sans vent, du \u05d3\u05bc\u05b6\u05dc\u05b6\u05e3 (d\u00e9l\u00e8f)<\/em>, cette pluie incessante et ennuyeuse, ou d’un \u05d6\u05e8\u05d6\u05d9\u05e3 (zarzif)<\/em>, petit crachin ? A moins qu’il ne s’agisse de \u05e9\u05d1\u05e8 \u05e2\u05e0\u05df (ch\u00e9ver anan)<\/em>, une ond\u00e9e ?
Les \u05d2\u05e9\u05de\u05d9 \u05d1\u05e8\u05db\u05d4 (guichm\u00e9 braha)<\/em>, pluies bienfaisantes, pour lesquelles nous prions sont sans doute les \u05e8\u05d1\u05d9\u05d1\u05d9\u05dd (revivim) <\/em>bibliques, ces grosses averses. Si elles tombent g\u00e9n\u00e9reusement, se sont des \u05d2\u05e9\u05de\u05d9 \u05e0\u05d3\u05d1\u05d4 (guichm\u00e9 nedava) <\/em>ou \u05d2\u05e9\u05de\u05d9 \u05e2\u05d5\u05d6 (guichm\u00e9 \ua724oz)<\/em>, excellentes pour l’agriculture. Mais cette pluie torrentielle, \u05d2\u05e9\u05dd \u05e9\u05d5\u05d8\u05e3 (guechem chotef)<\/em> n’est pas toujours appr\u00e9ci\u00e9e par tous et si en plus il fait venteux, on la qualifiera de \u05d2\u05e9\u05dd \u05d6\u05e2\u05e3 (gu\u00e9chem za\ua724af)<\/em> ou \u05d2\u05e9\u05dd \u05d6\u05dc\u05e2\u05e4\u05d5\u05ea (gu\u00e9chem zalafot)<\/em>, appellations faisant allusion \u00e0 la col\u00e8re divine. Et ma grand-m\u00e8re, qui avait le sens de l’exag\u00e9ration, n’h\u00e9sitait pas \u00e0 employer le mot \u05de\u05d1\u05d5\u05dc (maboul)<\/em>, d\u00e9luge.<\/p>\n\n\n\n
Et si la pluie \u2212 quelle qu’elle soit \u2212 ne fait en fran\u00e7ais que \u00ab tomber \u00bb, l’h\u00e9breu discerne maintes nuances pour d\u00e9crire le ph\u00e9nom\u00e8ne. \u05d9\u05d5\u05e8\u05d3 \u05d2\u05e9\u05dd (yored guechem)<\/em>, la pluie tombe, certes, mais aussi \u05d3\u05d5\u05dc\u05e3 (dol\u00e8f)<\/em>, coule \u00e0 flot ; \u05e0\u05d5\u05d8\u05e3(notef)<\/em>, du mot \u05d8\u05d9\u05e4\u05d4 (tipa)<\/em>, goutte ; ou bien \u05de\u05d8\u05e4\u05d8\u05e3 (metaft\u00e8f)<\/em> ou \u05de\u05e0\u05d8\u05e3 (menatef)<\/em> [m\u00eame racine, sch\u00e8mes diff\u00e9rents]. Si elle tombe \u00e0 flot, on dira \u05de\u05d6\u05e8\u05d6\u05e3 (mezarzef)<\/em>, \u05e7\u05d5\u05dc\u05d7 (kol\u00e9ah)<\/em>, \u05e9\u05d5\u05d8\u05e3 (chotef)<\/em> ou \u05e0\u05d9\u05ea\u05da (nitah)<\/em>. Pour exprimer l’id\u00e9e de violence on dira \u05de\u05e6\u05dc\u05d9\u05e3 (matslif)<\/em>, fouette. On trouve aussi dans la Bible le mot \u05e2\u05e8\u05e3 (araf)<\/em>, d\u00e9capiter, peu employ\u00e9 et plut\u00f4t litt\u00e9raire. Si la pluie a pour effets des glissements de terrains, on dira aussi \u05e1\u05d5\u05d7\u05e3 (soh\u00e8f)<\/em>, du verbe entrainer.
Comme quoi, parler de la pluie et du beau temps varie beaucoup selon les latitudes. D’ailleurs, l’expression h\u00e9bra\u00efque \u05dc\u05d3\u05d1\u05e8 \u05e2\u05dc \u05d3\u05d0 \u05d5\u05e2\u05dc \u05d4\u05d0 (ledaber \ua724al da ve\ua724al ha)<\/em>, litt\u00e9ralement : parler de ceci et de cela, ou parler de choses et d’autres, n’a aucune connotation atmosph\u00e9rique. C’est qu’en Terre d’Isra\u00ebl, on ne badine pas avec la pluie!<\/p>\n\n\n\n