{"id":1361,"date":"2020-12-06T15:12:33","date_gmt":"2020-12-06T13:12:33","guid":{"rendered":"https:\/\/traduc71.com\/?p=1361"},"modified":"2020-12-06T15:12:35","modified_gmt":"2020-12-06T13:12:35","slug":"une-bonne-base-pour-apprendre-lhebreu","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/traduc71.com\/fr\/une-bonne-base-pour-apprendre-lhebreu\/","title":{"rendered":"Une bonne base pour apprendre l’h\u00e9breu"},"content":{"rendered":"\n
Les h\u00e9bra\u00efsmes en fran\u00e7ais<\/strong><\/p>\n\n\n\n <\/p>\n\n\n\n M\u00eame si vous ne savez pas un mot d’h\u00e9breu, il vous suffit de poss\u00e9der la langue de Moli\u00e8re pour avoir d\u00e9j\u00e0 un certain vocabulaire. Car le fran\u00e7ais a int\u00e9gr\u00e9, presque sans s’en rendre compte (comme monsieur Jourdain faisait de la prose) bien des h\u00e9bra\u00efsmes. Il y en a, vous vous en \u00e9tonnerez, dans tous les registres de langage.<\/p>\n\n\n\n Le monde entier dit avec nous \u05d0\u05de\u05df (Amen<\/strong>), ainsi soit-il, ou \u05d4\u05b7\u05dc\u05b0\u05bc\u05dc\u05d5\u05bc\u05d9\u05b8\u05d4\u05bc (Alleluia<\/strong>), gloire \u00e0 Dieu. Exiger en retour que nous disions Amen \u00e0 tout ce qui se dit est alors assez ingrat.<\/p>\n\n\n\n Nous attendons tous le Messie <\/strong> \u0336 de l’h\u00e9breu \u05de\u05e9\u05d9\u05d7 (Machiah<\/em>), Oint. Ce concept est aussi entr\u00e9 dans la langue fran\u00e7aise sous sa forme d’origine grecque \u00ab Christos \u00bb pour d\u00e9signer l’oint par les premiers chr\u00e9tiens. On ne saurait confondre !<\/p>\n\n\n\n La g\u00e9henne<\/strong>, soit l’enfer ou le s\u00e9jour des r\u00e9prouv\u00e9s n’est autre que le \u05d4\u05e0\u05d5\u05dd \u05d2\u05d9\u05d0 (gua\u00ef<\/em> Hinom<\/em>), biblique, soit la vall\u00e9e de Hinnom, ou \u05d2\u05d9\u05d0 \u05d1\u05df \u05d4\u05e0\u05d5\u05dd Guei ben Hinnom<\/em>, la vall\u00e9e des fils de Hinnom, qui a donn\u00e9 d\u00e8s l’\u00e9poque de la Michna le concept \u05d2\u05d9\u05d4\u05d9\u05e0\u05d5\u05dd (gu\u00e9hinom<\/em>), enfer. L\u00e0, on br\u00fble peut-\u00eatre, mais o\u00f9 on ne croisera pas de s\u00e9rafins<\/strong>, mot qui pourtantvient de l’h\u00e9breu sarafim<\/em> ou s\u00e9rafim<\/em>, pluriel de saraf<\/em> (br\u00fbler). Ceux-l\u00e0 seront sans doute pr\u00e8s des ch\u00e9rubins<\/strong>, de l’h\u00e9breu \u05db\u05e8\u05d5\u05d1\u05d9\u05dd, (krouvim<\/em>, pluriel de K\u00e9roub)<\/em>, vu leur nature ang\u00e9lique.<\/p>\n\n\n\n Rabelais introduisit la locution h\u00e9bra\u00efque\u05ea\u05d4\u05d5 \u05d5\u05d1\u05d4\u05d5 (tohou vabohou<\/em>) en nous parlant des \u00ab isles de Tohu et Bohu \u00bb \u2013 \u00e0 l’origine, si on peut dire, du concept de tohu-bohu \u2013 certes, un chaos suppl\u00e9mentaire dans la langue fran\u00e7aise qui connaissait pourtant d\u00e9j\u00e0 le capharna\u00fcm <\/strong>\u2013 <\/strong>de \u05db\u05e4\u05e8 \u05e0\u05d7\u05d5\u05dd, Kfar Nahoum,<\/em> le village de Nahoum.<\/p>\n\n\n\n Mais n’allez pas croire qu’il n’y ait pas eu d’emprunts joyeux ! Un jubil\u00e9<\/strong> \u2013 de l’h\u00e9breu \u05d9\u05d5\u05d1\u05dc (y\u00f4vel<\/em>), encore utilis\u00e9 pour annoncer le d\u00e9but de la septi\u00e8me ann\u00e9e sabbatique<\/strong> (et oui, encore un intrus !) de remise des dettes \u2013 est une f\u00eate qui c\u00e9l\u00e8bre \u00e0 intervalles r\u00e9guliers l’anniversaire joyeux d’un \u00e9v\u00e8nement dont les effets se prolongent dans le temps (r\u00e8gne, mariage, etc.). Voir L\u00e9vitique 25, 10-13.<\/p>\n\n\n\n Et saviez-vousque les \u00e9chalotes<\/strong> ne sont autres que des oignons d’Ascalon, notre bonne ville d’Achkelon, d’o\u00f9 il faudrait peut-\u00eatre les faire revenir, ces oignons\u2026 car nous avions tant pleur\u00e9 en les \u00e9pluchant, qu’on aurait dit desj\u00e9r\u00e9miades<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n Parfois, les h\u00e9bra\u00efsmes ont pris en fran\u00e7ais un sens diff\u00e9rent. Notre chabbat<\/em> est, par une interpr\u00e9tation malveillante, devenue une assembl\u00e9e nocturne et bruyante de sorciers et de sorci\u00e8res qui prit au Moyen \u00c2ge le nom de sabbat<\/strong>. L’orthographe, dans ce cas, sera r\u00e9v\u00e9latrice d’intentions. Il en est de m\u00eame pour la kabbale <\/strong>ou cabale<\/strong> \u2013 de l’h\u00e9breu \u05e7\u05d1\u05dc\u05d4 (Kabala<\/em>), tradition \u2013 qui peut \u00eatre l’interpr\u00e9tation mystique de la Thora ou une m\u00e9chante conjuration.<\/p>\n\n\n\n Sans parler de l’emprunt de locutions bibliques, pass\u00e9es telles quelles en fran\u00e7ais par le biais d’une traduction calque. Ainsi par exemple \u00ab le fruit d\u00e9fendu \u00bb, \u00ab le jardin d’Eden \u00bb, \u00ab avoir la nuque raide \u00bb ou encore \u00ab il y coule le lait et le miel \u00bb.<\/p>\n\n\n\n A croire que l’h\u00e9breu fut une vraie manne<\/strong> \u2013 \u05de\u05df(mane<\/em>) !<\/p>\n\n\n\n Ce post est tir\u00e9 du livre de Fabienne Bergmann, L\u2019h\u00e9breu parle aux Fran\u00e7ais<\/em>, Editions Lichma, disponible dans les librairies fran\u00e7aises d’Isra\u00ebl, en France et sur le site <\/strong>https:\/\/www.lichma.fr<\/a><\/strong><\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Les h\u00e9bra\u00efsmes en fran\u00e7ais M\u00eame si vous ne savez pas un mot d’h\u00e9breu, il vous suffit de poss\u00e9der la langue de Moli\u00e8re pour avoir d\u00e9j\u00e0 un certain vocabulaire. Car le fran\u00e7ais a int\u00e9gr\u00e9, presque sans s’en rendre compte (comme monsieur Jourdain faisait de la prose) bien des h\u00e9bra\u00efsmes. Il y en a, vous vous en …<\/p>\n