{"id":1420,"date":"2021-02-24T12:40:26","date_gmt":"2021-02-24T10:40:26","guid":{"rendered":"https:\/\/traduc71.com\/?p=1420"},"modified":"2021-02-24T12:45:01","modified_gmt":"2021-02-24T10:45:01","slug":"ce-peut-etre-tous-les-jours-pourim","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/traduc71.com\/fr\/ce-peut-etre-tous-les-jours-pourim\/","title":{"rendered":"Ce peut \u00eatre tous les jours Pourim"},"content":{"rendered":"\n
Le Livre d’Esther, toujours d’actualit\u00e9, l’est aussi sur le plan linguistique puisqu’il contient nombre d’expressions commun\u00e9ment employ\u00e9es aujourd’hui. <\/p>\n\n\n\n
Aman gagna pr\u00e9cipitamment sa maison, accabl\u00e9 de tristesse et la t\u00eate basse,\u05d0\u05d1\u05dc \u05d5\u05d7\u05e4\u05d5\u05d9 \u05e8\u05d0\u05e9 (avel vehafouy roch<\/em>), deux expressions aujourd’hui encore souvent associ\u00e9es ou employ\u00e9es s\u00e9par\u00e9ment. On parle ainsi du sentiment de quiconque ayant subit un \u00e9chec ou une disgr\u00e2ce, et on attendrait de nombre de pr\u00e9venus qu’ils soient, comme le fameux corbeau, \u00ab\u00a0honteux et confus\u00a0\u00bb.<\/p>\n\n\n\n Avant de se pr\u00e9senter devant le roi, Esther dit \u00e0 Mardoch\u00e9e (IV : 16): \u05db\u05d0\u05e9\u05e8 \u05d0\u05d1\u05d3\u05ea\u05d9 \u05d0\u05d1\u05d3\u05ea\u05d9 (caacher avadti avadti<\/em>), si je dois p\u00e9rir je p\u00e9rirai. L’expression h\u00e9bra\u00efque, qui exprime l’angoisse devant un acte fatidique, s’emploie de nos jours, pour se donner du courage ou marquer le risque encouru. Selon le contexte, on la traduira par les locutions proverbiales fran\u00e7aises \u00ab advienne que pourra \u00bb<\/strong>, \u00ab \u00e0 la Gr\u00e2ce de Dieu \u00bb<\/strong>ou\u00ab Inch’Allah<\/strong>\u00bb<\/strong>ou m\u00eame l’expression italienne \u00ab Che sera sera<\/strong>\u00bb<\/strong>.<\/strong><\/p>\n\n\n\n Les festins ou les cadeaux donn\u00e9s par le roi sont \u00e9videmment \u00e0 sa mesure ou \u00ab<\/strong> dignes de la munificence du roi \u00bb. \u05db\u05d9\u05d3 \u05d4\u05de\u05dc\u05da<\/strong> (<\/strong>keyad ham\u00e9lekh<\/em>) reste une locution courante pour exprimer la g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 et l’abondance ou un pr\u00e9sent \u00ab<\/strong> royalement \u00bb<\/strong> offert. Dans le m\u00eame esprit, le roi encourage Esther \u00e0 lui demander ce qu’elle veut \u00ab<\/strong> quand bien m\u00eame ce serait la moiti\u00e9 du royaume \u00bb,\u05e2\u05d3 \u05d7\u05e6\u05d9 \u05d4\u05de\u05dc\u05db\u05d5\u05ea <\/strong> (ad hatsi hamalkhout<\/em>), ce qui est l’\u00e9quivalent du \u00ab<\/strong> tout ce que tu voudras \u00bb<\/strong> que toute \u00e2me g\u00e9n\u00e9reuse dit \u00e0 une personne \u00e0 qui elle veut du bien ou, comme dit la meguila,<\/em> \u05d7\u05e4\u05e5 \u05d1\u05d9\u05e7\u05e8\u05d5<\/strong> (hafatz b\u00e9ikaro<\/em>)<\/strong> voudrait <\/strong>honorer. Aujourd’hui, on lit dans le journal qu’un tel a obtenu tel poste car tel haut-plac\u00e9 \u05d7\u05e4\u05e5 \u05d1\u05d9\u05e7\u05e8\u05d5 (hafatz b\u00e9ikaro<\/em>), avait \u00e0 c\u0153ur de l’honorer<\/strong>. Si vous croyez que les m\u00e9thodes ont chang\u00e9 et que le favoritisme n’existe plus, c’est tout le contraire, ou, toujours selon le <\/strong>Livre d’Esther (IX : 1): \u05d5\u05e0\u05d4\u05e4\u05d5\u05da \u05d4\u05d5\u05d0<\/strong> (venaafokh hou<\/em>).<\/p>\n\n\n\n Chaque \u00e9poque, h\u00e9las, a connu son pers\u00e9cuteur de Juifs, \u05e6\u05d5\u05e8\u05e8 \u05d4\u05d9\u05d4\u05d5\u05d3\u05d9\u05dd (tsorer<\/em> hayehudim<\/em>), \u00e0 qui il \u00e9tait souvent vain de \u00ab<\/strong> demander gr\u00e2ce \u00bb<\/strong> comme tenta de le faire Aman s’adressant \u00e0 Esther. De nos jours, l’expression \u05dc\u05d1\u05e7\u05e9 \u05e2\u05dc \u05e0\u05e4\u05e9\u05d5 (levakesh al nafcho)<\/em> s’emploie par exemple pour dire que la victime supplie son bourreau de l’\u00e9pargner ou le coupable implore la cl\u00e9mence du juge. <\/p>\n\n\n\n Le Livre d’Esther nous raconte que le roi adressa des \u00e9p\u00eetres, \u00ab<\/strong> s’adressant \u00e0 chaque province suivant son syst\u00e8me d’\u00e9criture et \u00e0 chaque peuple suivant son idiome, de m\u00eame aux juifs selon leur \u00e9criture et selon leur langue \u00bb. De l\u00e0 nous vient l’expression \u05db\u05db\u05ea\u05d1\u05d5 \u05d5\u05db\u05dc\u05e9\u05d5\u05e0\u05d5 <\/strong>(kectavo ukelechono<\/em>) signifiant tant\u00f4t \u00ab<\/strong> mot pour mot \u00bb<\/strong> (s’il s’agit d’une citation), \u00ab<\/strong> au pied de la lettre \u00bb<\/strong> ou \u00ab<\/strong> minutieusement \u00bb<\/strong> (au sens d’ex\u00e9cuter un ordre ou de remplir un formulaire sans les remettre en question).<\/p>\n\n\n\n Utilisez ces expressions et vous parlerez comme un Livre !<\/p>\n\n\n\n Ce post est tir\u00e9 du livre de Fabienne Bergmann, L\u2019h\u00e9breu parle aux Fran\u00e7ais<\/em>, Editions Lichma, disponible dans les librairies fran\u00e7aises d’Isra\u00ebl, en France et sur le site <\/strong>https:\/\/www.lichma.fr<\/a><\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Le Livre d’Esther, toujours d’actualit\u00e9, l’est aussi sur le plan linguistique puisqu’il contient nombre d’expressions commun\u00e9ment employ\u00e9es aujourd’hui. Aman gagna pr\u00e9cipitamment sa maison, accabl\u00e9 de tristesse et la t\u00eate basse,\u05d0\u05d1\u05dc \u05d5\u05d7\u05e4\u05d5\u05d9 \u05e8\u05d0\u05e9 (avel vehafouy roch), deux expressions aujourd’hui encore souvent associ\u00e9es ou employ\u00e9es s\u00e9par\u00e9ment. On parle ainsi du sentiment de quiconque ayant subit un \u00e9chec …<\/p>\n