{"id":1432,"date":"2021-03-31T17:44:32","date_gmt":"2021-03-31T14:44:32","guid":{"rendered":"https:\/\/traduc71.com\/?p=1432"},"modified":"2021-03-31T17:48:55","modified_gmt":"2021-03-31T14:48:55","slug":"du-pain-sur-la-planche-et-des-chances-de-reussite","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/traduc71.com\/fr\/du-pain-sur-la-planche-et-des-chances-de-reussite\/","title":{"rendered":"Du pain sur la planche et des chances de r\u00e9ussite"},"content":{"rendered":"\n
\u05d7\u05de\u05e5<\/em> <\/em>(Hametz<\/em>) est le terme h\u00e9bra\u00efque pour \u00ab [pain] lev\u00e9 \u00bb. La Loi juive interdisant d’en poss\u00e9der, d’en consommer ou d’en tirer b\u00e9n\u00e9fice durant la P\u00e2que, le mot en est venu \u00e0 d\u00e9signer l’antonyme de kascher<\/em> au cours de la p\u00e9riode de Pessah, et peut s’appliquer \u00e0 tout produit de fermentation.<\/p>\n\n\n\n Le verbe \u05d4\u05d7\u05de\u05d9\u05e5 (hehmitz<\/em>) s’applique au lait tourn\u00e9 ou au vin qui a aigri \u2013 et ne sont donc plus comestibles \u2013 mais aussi aux cornichons, olives ou autres aliments saumur\u00e9s. Mais le terme peut aussi prendre le sens de laisser passer une occasion, une chance (parce qu’on n’a pas pu ou su la saisir), rater un avion, un rendez-vous (\u00e0 cause des embouteillages ou de tout autre contretemps) ou m\u00eame une \u00e9mission de t\u00e9l\u00e9 (parce qu’on avait oubli\u00e9 l’heure de sa diffusion).<\/p>\n\n\n\n La compagnie de quelqu’un de \u05d7\u05de\u05d5\u05e5 (hamoutz<\/em>), acari\u00e2tre, rev\u00eache, maussade, n’est pas une sin\u00e9cure. Si un tel est d’humeur grincheuse, s’il \u00ab fait la t\u00eate \u00bb, on dira en h\u00e9breu \u05de\u05d7\u05de\u05d9\u05e5 \u05e4\u05e0\u05d9\u05dd (mahmitz panim<\/em>) ou plus famili\u00e8rement qu’il a une \u05e4\u05e8\u05e6\u05d5\u05e3 \u05d7\u05de\u05d5\u05e5 (partsouf hamoutz<\/em>), litt\u00e9ralement : une t\u00eate aigre.<\/p>\n\n\n\n Le hametz<\/em> doit donc \u00eatre \u00e9limin\u00e9 avant Pessah. On s’assurera la veille qu’il n’en reste plus en accomplissant scrupuleusement la \u05d1\u05d3\u05d9\u05e7\u05ea \u05d7\u05de\u05e5 (bedikat hametz<\/em>), soit l’examen m\u00e9ticuleux de tous les recoins de la maison pour \u00eatre certain qu’elle n’en rec\u00e8le plus une miette, avant de proc\u00e9der le lendemain au \u05d1\u05d9\u05e2\u05d5\u05e8 \u05d7\u05de\u05e5 (biour hametz<\/em>), sa suppression, en le jetant au feu \u2013 \u05e9\u05e8\u05e4\u05ea \u05d7\u05de\u05e5 (sr\u00e9fat hametz<\/em>).<\/p>\n\n\n\n Elimin\u00e9 ce hametz<\/em>, symbole de tous les manquements, de tous les ratages. Place maintenant au renouveau, au positif, \u00e0 la bonne exploitation de chaque chose ! C’est justement ce qu’implique le mot \u05de\u05e6\u05d4 (matza<\/em>).<\/p>\n\n\n\n La matza<\/em> de Pessah, pain qui n’a pas eu le temps de lever, \u00e9voque \u00e0 la fois l’esclavage et la libert\u00e9. Notons toutefois que le m\u00eame mot \u05de\u05e6\u05d4 appara\u00eet aussi dans Isa\u00efe (58 : 4) au sens de dissension, celle-ci \u00e9tant sans doute possible dans toute situation.<\/p>\n\n\n\n Le verbe \u05de\u05d9\u05e6\u05d4 (mitsa<\/em>), form\u00e9 \u00e0 partir de la m\u00eame racine, signifie pressurer, exprimer (un fruit par exemple, le citron en particulier dont on a extrait le jus \u2013 \u05de\u05d9\u05e5 (mitz<\/em>) en h\u00e9breu \u2013 et donc par extension : exploiter au maximum, tirer de quelque chose tout ce qu’on peut, \u00e9puiser (un sujet, une activit\u00e9), exploiter (ses talents, les ressources que l’on a). Selon la m\u00eame logique, pousser la rigueur jusqu’au bout se dit \u05de\u05d9\u05e6\u05d4 \u05d0\u05ea \u05e2\u05d5\u05de\u05e7 \u05d4\u05d3\u05d9\u05df (mitsa \u00e8t omek hadin<\/em>).<\/p>\n\n\n\n Et si quelqu’un quitte son travail, abandonne une activit\u00e9, son train-train ou son conjoint car il n’a plus rien \u00e0 d\u00e9couvrir ou \u00e0 apporter, plus rien pour le faire vibrer, on dira : \u05d4\u05d5\u05d0 \u05de\u05d9\u05e6\u05d4 \u05d0\u05ea \u05e2\u05e6\u05de\u05d5 (mitsa \u00e8t atsmo<\/em>), soit : il a tir\u00e9 de lui-m\u00eame tout ce qu’il avait \u00e0 tirer. L’expression n’implique toutefois ni abandon ni fin. Elle sous-entend au contraire que c’est pour repartir de plus belle. Il y a toujours quelque chose \u00e0 d\u00e9couvrir, nous rappelle l’h\u00e9breu chaque printemps!<\/p>\n\n\n\n Ce post est tir\u00e9 du livre de Fabienne Bergmann, L\u2019h\u00e9breu parle aux Fran\u00e7ais<\/em>, Editions Lichma, disponible dans les librairies fran\u00e7aises d’Isra\u00ebl, en France et sur le site <\/strong>https:\/\/www.lichma.fr<\/a><\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" \u05d7\u05de\u05e5 (Hametz) est le terme h\u00e9bra\u00efque pour \u00ab [pain] lev\u00e9 \u00bb. La Loi juive interdisant d’en poss\u00e9der, d’en consommer ou d’en tirer b\u00e9n\u00e9fice durant la P\u00e2que, le mot en est venu \u00e0 d\u00e9signer l’antonyme de kascher au cours de la p\u00e9riode de Pessah, et peut s’appliquer \u00e0 tout produit de fermentation. Le verbe \u05d4\u05d7\u05de\u05d9\u05e5 (hehmitz) …<\/p>\n