{"id":1501,"date":"2022-04-12T17:30:39","date_gmt":"2022-04-12T14:30:39","guid":{"rendered":"https:\/\/traduc71.com\/?p=1501"},"modified":"2022-04-12T17:38:07","modified_gmt":"2022-04-12T14:38:07","slug":"tout-droit-sortis-degypte","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/traduc71.com\/fr\/tout-droit-sortis-degypte\/","title":{"rendered":"Tout droit sortis d’Egypte\u00a0\u00a0"},"content":{"rendered":"\n
Si chacun sait que la sortie d’Egypte est une r\u00e9f\u00e9rence constituante pour le peuple juif, on sait moins que certains mots \u00e9gyptiens se sont int\u00e9gr\u00e9s \u00e0 l’h\u00e9breu et sont encore employ\u00e9s aujourd’hui dans le langage courant.<\/p>\n\n\n\n
A peine sorti d’Egypte, le peuple se plaint et regrette les nourritures du pays d’esclavage (Nombres, XI : 5), et en particulier le \u05d0\u05d1\u05d8\u05d9\u05d7 (avatiah<\/em>), que la Bible du rabbinat traduit par melon et qui est le melon d’eau, la past\u00e8que, aujourd’hui d\u00e9lectation estivale isra\u00e9lienne par excellence. Le terme viendrait de l’\u00e9gyptien ba\u0163\u0163ich<\/em> ou bi\u0163\u0163ich.<\/em><\/p>\n\n\n\n Le Nil, avec ses canaux d’irrigation, \u00e9tait la source de vie de l’Egypte. C’est l\u00e0, dans ce que la Bible nomme \u05d9\u05d0\u05d5\u05e8 (yeor<\/em>), que la fille du Pharaon trouva Mo\u00efse parmi les roseaux, \u05e1\u05d5\u05e3(souf<\/em>), de l’\u00e9gyptien t-wfj<\/em> (Exode II : 5). C’est elle, nous dit la Bible, qui nomma l’enfant, \u05de\u05e9\u05d4 (Mosh\u00e9<\/em>), Mo\u00efse. \u00ab Elle lui donna le nom de Mo\u00efse, disant: Parce que je l’ai retir\u00e9 des eaux \u00bb, \u05de\u05b4\u05df-\u05d4\u05b7\u05de\u05b7\u05bc\u05d9\u05b4\u05dd \u05de\u05b0\u05e9\u05b4\u05c1\u05d9\u05ea\u05b4\u05d4\u05d5\u05bc (Min hamayim mechitihou<\/em>), Exode, II : 10, Le verbe \u05de\u05e9\u05d4 (macha<\/em>), notons-le, a toujours le sens de \u00ab retirer des eaux \u00bb. Mais elle l’appela sans doute ainsi d’apr\u00e8s le verbe \u00e9gyptien msy<\/em> voulant dire donner naissance, le nom Mosh\u00e9 devant signifier dans son langage enfant ou fils.<\/p>\n\n\n\n Une autre particularit\u00e9 de l’Egypte est ses devins, les \u05d7\u05e8\u05d8\u05d5\u05de\u05d9\u05dd (hartoumim<\/em>) dont les prestiges \u00e9taient tels qu’on les appela pour rivaliser avec ceux de Mo\u00efse et d’Aron. Ils furent \u00e9videmment confondus, mais leur souvenir persiste dans notre langue et \u05db\u05ea\u05d1 \u05d7\u05e8\u05d8\u05d5\u05de\u05d9\u05dd (ktav hartoumim<\/em>), l’\u00e9criture des hartoumim<\/em>, les magiciens d’Egypte, est le mot h\u00e9bra\u00efque pour hi\u00e9roglyphes et, par extension pour toute \u00e9criture illisible. <\/em><\/p>\n\n\n\n La navigation \u00e9tant vitale au pays du Nil, on ne s’\u00e9tonnera pas de l’importation dans notre langue du mot \u00e9gyptien t’aj<\/em>, bateau, devenu en h\u00e9breu \u05e6\u05d9 (tsi<\/em>), la flotte. De m\u00eame, \u05de\u05d6\u05d7 (m\u00e9zah<\/em>), la jet\u00e9e, la digue, le quai est un emprunt \u00e0 l’\u00e9gyptien mdh<\/em>.<\/p>\n\n\n\n Le mot \u05ea\u05d9\u05d1\u05d4(t\u00e9va<\/em>), qui aujourd’hui d\u00e9signe la bo\u00eete, le coffret, le coffre ou la caisse vient sans doute du mot \u00e9gyptien T-b-t<\/em>, coffre, hautement significatif de cette civilisation du culte de la mort.<\/p>\n\n\n\n Deux autres termes d’origine \u00e9gyptienne se rapportent \u00e0 la v\u00e9g\u00e9tation. L’un est \u05d0\u05d7\u05d5 (ahou<\/em>), le pr\u00e9, la prairie, le p\u00e2turage, de l’\u00e9gyptien acha<\/em> ou achi<\/em>, signifiant \u00ab \u00e9tait<\/p>\n\n\n\n vert \u00bb; l’autre est un arbre du d\u00e9sert, \u05e9\u05d9\u05d8\u05d4 (chita<\/em>), l’acacia, de l’\u00e9gyptien \u0161ndt<\/em>.<\/p>\n\n\n\n Une autre r\u00e9miniscence \u00e9gyptienne est sans doute le mot \u05e9\u05e0\u05d4\u05d1 (chinhav<\/em>), l’ivoire, mot compos\u00e9 des mots \u05e9\u05df + \u05d4\u05d1 (chen<\/em>, la dent + hav<\/em>), hav<\/em> ou yav<\/em> signifiant \u00e9l\u00e9phant en ancien \u00e9gyptien.<\/p>\n\n\n\n Et \u05d0\u05d1\u05e0\u05d8 (avn\u00e8t<\/em>), cette large ceinture en tissu que portait le Grand Pr\u00eatre, viendrait du verbe \u00e9gyptien bnd<\/em>, ceindre. Le mot d\u00e9signe aujourd’hui la ceinture des Hassidim, gartel<\/em> en yiddish.<\/p>\n\n\n\n Le moins qu’on puisse dire est qu’il s’agit l\u00e0 d’un long parcours !<\/p>\n\n\n\n Ce post est tir\u00e9 du livre de Fabienne Bergmann, L\u2019h\u00e9breu parle aux Fran\u00e7ais<\/em>, Editions Lichma, disponible dans les librairies fran\u00e7aises d’Isra\u00ebl, en France et sur le site\u00a0https:\/\/www.lichma.fr<\/a><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Si chacun sait que la sortie d’Egypte est une r\u00e9f\u00e9rence constituante pour le peuple juif, on sait moins que certains mots \u00e9gyptiens se sont int\u00e9gr\u00e9s \u00e0 l’h\u00e9breu et sont encore employ\u00e9s aujourd’hui dans le langage courant. A peine sorti d’Egypte, le peuple se plaint et regrette les nourritures du pays d’esclavage (Nombres, XI : 5), …<\/p>\n