{"id":1519,"date":"2022-09-21T08:56:51","date_gmt":"2022-09-21T05:56:51","guid":{"rendered":"https:\/\/traduc71.com\/?p=1519"},"modified":"2022-09-21T09:09:44","modified_gmt":"2022-09-21T06:09:44","slug":"luminances-de-roch-hachana","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/traduc71.com\/fr\/luminances-de-roch-hachana\/","title":{"rendered":"Luminances de Roch Hachana"},"content":{"rendered":"\n
Le calendrier h\u00e9bra\u00efque est compos\u00e9 d’ann\u00e9es solaires et de mois lunaires. Chaque mois commence avec la nouvelle lune. D’o\u00f9, les deux mots signifiant \u00ab mois \u00bb : \u05d7\u05d5\u05d3\u05e9 (hodech<\/em>), de la racine \u05d7’ \u05d3’ \u05e9’, nouveau, et \u05d9\u05b5\u05e8\u05d7 (yerah<\/em>), de \u05d9\u05b7\u05e8\u05b5\u05d7 (yar\u00e9ah<\/em>), la lune, laquelle d\u00e9termine la dur\u00e9e du mois. Il existe aussi deux termes pour d\u00e9signer le soleil: l’un, biblique, \u05e9\u05de\u05e9 (sh\u00e9mech<\/em>), de la m\u00eame racine que \u05e9\u05d9\u05de\u05d5\u05e9 (chimouch<\/em>), emploi ou jouissance, peut-\u00eatre pour nous appeler \u00e0 utiliser son \u00e9nergie b\u00e9n\u00e9fique et l’autre, de la langue des Sages, \u05d7\u05de\u05d4 <\/em>(hama<\/em>), \u00e9voquant la chaleur, mais \u00e9galement la col\u00e8re, \u05d7\u05b5\u05de\u05b8\u05d4(h\u00e9ma<\/em>).<\/p>\n\n\n\n Du calendrier h\u00e9bra\u00efque d’avant l’exil babylonien, on ne sait pas grand-chose. La Bible ne mentionne que trois noms de mois sur douze (Eitanim<\/em>, Bul<\/em> et Ziv<\/em>). Un calendrier datant du temps du roi Salomon, grav\u00e9 en h\u00e9breu biblique sur une pierre calcaire, d\u00e9couverte au site arch\u00e9ologique de Gezer en 1908 et actuellement au mus\u00e9e arch\u00e9ologique d’Istanbul, comporte quelques autres d\u00e9nominations dont on ne sait si elles d\u00e9signent les mois ou les saisons.<\/p>\n\n\n\n Les noms des mois selon lesquels s’\u00e9gr\u00e8nent les f\u00eates juives, sont des noms d’emprunt venant de d\u00e9formations de noms akkadiens assimil\u00e9s par le peuple h\u00e9breu pendant l\u2019exil de Babylone. Ainsi, Eloul<\/strong>, le mois du repentir, vient de l’akkadien elulu<\/em>, moisson, Tichri<\/strong> d\u00e9rive de ta\u0161r\u012btu,<\/em> signifiant commencement et Tamouz<\/strong> n’est autre que le dieu babylonien de la f\u00e9condit\u00e9. Le fait que notre calendrier, fondement de la vie juive, ait adopt\u00e9 ce terme aux relents d’idol\u00e2trie porte \u00e0 la r\u00e9flexion. Est-ce un hommage aux connaissances astronomiques des Babyloniens ?<\/p>\n\n\n\n L’h\u00e9breu s’enrichit par l’akkadien de bien d’autres mots. Signalons notamment \u05d0\u05e9\u05e3 (achaf<\/em>), l’enchanteur ou le magicien, \u05db\u05d9\u05e9\u05d5\u05e3 (kichouf<\/em>), la sorcellerie et \u05de\u05d6\u05dc<\/em> (mazal<\/em>), la fortune ou le destin.<\/p>\n\n\n\n Notre nouvel an, Roch Hachana, est le premier des dix jours dits redoutables allant jusqu’\u00e0 Yom Kippour. Cette p\u00e9riode est aussi d\u00e9sign\u00e9e par l’expression \u05d1\u05d9\u05df \u05db\u05e1\u05d4 \u05dc\u05e2\u05e9\u05d5\u05e8 (ben kiss\u00e9 le\u00e9ssor<\/em>), \u05db\u05e1\u05d4 (kiss\u00e9<\/em>),de la racine \u05db’ \u05e1’ \u05d4’ recouvrir, signifiant la nouvelle lune, quand l’astre est couvert et \u00e0 peine visible et \u05e2\u05e9\u05d5\u05e8(essor<\/em>) marquant le dixi\u00e8me jour.<\/p>\n\n\n\n A Roch Hachana<\/em>, on sonne le chofar<\/em>. Le verbe \u05dc\u05ea\u05e7\u05d5\u05e2 (litkoa<\/em>) d\u00e9signant cette action s’emploie aussi pour le serrement de main scellant une alliance : \u05ea\u05e7\u05d9\u05e2\u05ea \u05db\u05e3 (tekiyat kaf<\/em>), pour s’installer quelque part \ud83d\ude42 \u05ea\u05e7\u05d9\u05e2\u05ea \u05d9\u05ea\u05d3 tekiyat<\/em> yeted<\/em>) et\u2026 poignarder quelqu’un dans le dos : \u05ea\u05e7\u05d9\u05e2\u05ea \u05e1\u05db\u05d9\u05df \u05d1\u05d2\u05d1(tekiyat<\/em> sakin<\/em> bagav<\/em>), acte qu’on imagine rapide et en tout cas pervers, alors que la \u05ea\u05e7\u05d9\u05e2\u05d4 tekiya<\/em>, le premier son \u00e9mis par le chofar, est longue et continue et nous invite au repentir…<\/p>\n\n\n\n La sonnerie de Tekiya est suivie de celle de \u05e9\u05d1\u05e8\u05d9\u05dd (chevarim<\/em>), les brisures, sons courts et saccad\u00e9s, qui s’enchainent sur ceux, tr\u00e8s brefs et r\u00e9p\u00e9titifs, de \u05ea\u05e8\u05d5\u05e2\u05d4 (teroua<\/em>), de la racine \u05ea’\u05e8’\u05e2’, comme \u05d4\u05ea\u05e8\u05e2\u05d4 (hatraa<\/em>), avertissement d’un \u00e9v\u00e8nement ext\u00e9rieur. L’homonyme de ce dernier, \u05d4\u05ea\u05e8\u05d0\u05d4 \u2212 avec un alef<\/em> et de la racine \u05ea’\u05e8’\u05d9’ \u2212 d\u00e9signe un avis pr\u00e9alable ou un avertissement donn\u00e9 \u00e0 quelqu’un avant un acte \u00e9ventuel. Subtile nuance !<\/p>\n\n\n\n \u202bCe post est tir\u00e9 du livre de Fabienne Bergmann, L\u2019h\u00e9breu parle aux Fran\u00e7ais<\/em>, Editions Lichma, disponible dans les librairies fran\u00e7aises d’Isra\u00ebl, en France et sur le site\u00a0https:\/\/www.lichma.fr<\/a><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Le calendrier h\u00e9bra\u00efque est compos\u00e9 d’ann\u00e9es solaires et de mois lunaires. Chaque mois commence avec la nouvelle lune. D’o\u00f9, les deux mots signifiant \u00ab mois \u00bb : \u05d7\u05d5\u05d3\u05e9 (hodech), de la racine \u05d7’ \u05d3’ \u05e9’, nouveau, et \u05d9\u05b5\u05e8\u05d7 (yerah), de \u05d9\u05b7\u05e8\u05b5\u05d7 (yar\u00e9ah), la lune, laquelle d\u00e9termine la dur\u00e9e du mois. 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