Vox populi

Les partis s’agitent beaucoup pour convaincre les indécis, הקולות הצפים, (hakolot hatsafim), littéralement : les voix « flottantes » par la תעמולה (taamoula), propagande, mot qui dit bien ce qu’il veut dire puisqu’il vient de ע’מ’ל’ qui a donnéעמל  (amal), le travail ou le verbe travailler, עָמֵל (amel), le travailleur et התעמלות (hitamlout), gymnastique.

Pour voter on va dans l’isoloir, soit : מאחורי הפרגוד (miahoré ha pargod), littéralement : derrière le rideau, on glisse le bulletin de vote,פתק הצבעה  (pétek hatsbaa) dans une enveloppe qu’on jette ensuite dans une grande boite nommée קַּלְפִּי (kalpi – au pluriel : קַלְפִּיּוֹת) désignant aussi le bureau de vote. Notons que  הצבעה (hatsbaa), vote et הצביע (hitsbia), voter, viennent de אצבע (etsba), le doigt, souvenance de votes à main levée, et que les mots קלפי (kalpi) et פרגוד (pargod) viennent du grec par le biais de la langue des Sages. קלפי (mot féminin) y apparait à propos du choix du bouc émissaire et פרגוד, au sens de rideau, à propos de démons…

Chaque קול (kol), voix, compte pour élire nos חברי כנסת (havré Knesset), les députés ou littéralement : les membres de la Knesset, qui se réuniront en מְלִיאָה  (meliya), la plénière. La solennité du lieu, le משכן הכנסת (michkan haKnesset), n’empêchera pas les débats d’être houleux et, si les lois sont votées à la majorité des votes, ברוב קולות (berov kolot), on y parle parfois בקולי קולות (bekolé kolot), soit à pleine gorge. Une seule voix peut d’ailleurs faire toute la différence, le vote pouvant être emportéעל חודו של קול (al hodo chel kol), littéralement : à la pointe d’une voix.

Le mot מִפְלָגָה (miflaga), parti, a un synonyme intéressant qui ne s’identifie pas toujours à lui : סִיעָה  (si’a), groupe de personnes agissant de concert mais aussi un groupe de députés à l’intérieur d’un parti. Le mot s’apparente à סיוע (siyoua), l’aide, et exprime cette entraide, alors que מפלגה (miflaga) vient de פילוג (piloug), la division.

Pour la démarquer d’une simple question,  שאלה(cheéla), celle que pose un député à un ministre sur un sujet relevant de sa responsabilité est la שְׁאִילְתָה (cheïlta), son équivalent araméen. Le mot biblique שר (sar), qui désignait un prince ou un commandant, a été choisi par le gouvernement provisoire réuni en sa première séance, deux jours après la proclamation de l’Etat pour signifier ministre. ממשלה (memchala), gouvernement, se trouve déjà dans la Genèse (I : 16) et y désigne les « royautés » du jour ou de la nuit que sont le soleil et la lune.

Mais d’autres mots « politiques » sont des créations récentes. שדולה (chedoula), le lobby, est tout à fait explicite puisqu’il s’apparente au verbe השתדל (hichtadel), s’efforcer. וַעֲדַת שָׁעָה (vaadat cha’a), littéralement : comité de l’heure, est le comité ad hoc etבְּחִירוֹת מַקְדִימוֹת  (behirot makdimot) sont les primaires ou primaries, comme on les appelle.

יַחְדָּה (yahda) et נֶגְדָּה  (negda) – de יחד (yahad), ensemble et נגד (négued), contre – sont les propositions de l’Académie pour coalition et opposition.

Qui est pour ?

Ce post est tiré du livre de Fabienne Bergmann, L’hébreu parle aux Français, Editions Lichma, disponible dans les librairies françaises d’Israël, en France et sur le site www.lichma.fr  

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